Le gardien et un attaquant danois ont estimé que la décision de reprendre le match, qui opposait le Danemark à la Finlande, n’aurait pas dû leur revenir, alors qu’ils étaient sous le choc du malaise de leur coéquipier.
Cet épisode de l'Euro 2020 est l'occasion d'illustrer la difficulté de la prise de décision en situation de stress extrème pour les managers et de questionner les pratiques à mettre en oeuvre.
Ce qui c'est passé à Copenhague
Samedi 12 juin (Le Monde 13/06/21 avec AFP) : A la 43e minute du match opposant le Danemark à la Finlande, disputé dans le Parken Stadium de Copenhague, Christian Eriksen s’est effondré brutalement sur le terrain, les yeux révulsés, avant de subir un massage cardiaque. (...) Le match a été interrompu, et après plus de dix minutes de massage cardiaque, l’équipe médicale a évacué le joueur hors du terrain, toujours entouré des joueurs danois. L’UEFA a alors proposé à la DBU de terminer le match le soir même ou de le reporter au lendemain midi. Après avoir parlé à Eriksen, qui lui a donné des nouvelles rassurantes, l’équipe danoise a décidé de reprendre le match.
« Vous ne pouvez pas jouer un match avec de telles émotions, mais aucun joueur n’aurait pu rentrer chez lui, parvenir à trouver le sommeil et se lever » pour disputer le match le lendemain, a expliqué le coach danois. « Nous avons essayé de gagner. C’était incroyable d’y aller et de tenter de jouer cette seconde période. Honnêtement, nous avions des joueurs qui étaient finis et émotionnellement épuisés », a-t-il expliqué. « Mais je ne pourrais pas être plus fier de mes joueurs, qui ont si bien pris soin les uns des autres », a continué Kasper Hjulmand."
Lundi 14 juin (Le Monde 14/06/21 avec AFP) : Le gardien de la sélection danoise Kasper Schmeichel et l’attaquant Martin Braithwaite ont déploré, lundi 14 juin, d’avoir eu à choisir si le match Danemark-Finlande de l’Euro de football devait reprendre après le malaise cardiaque de leur coéquipier Christian Eriksen, samedi.
« Nous avons été mis (par l'UEFA ndr) dans une position où, à titre personnel, je pense que nous n’aurions pas dû être placés », a souligné Kasper Schmeichel .
« Nous avions deux options (...) Il aurait fallu que quelqu’un plus haut placé que nous dise que ce n’était pas le moment de prendre une telle décision, et que nous devrions sans doute attendre le lendemain pour décider », a-t-il poursuivi. « Mais ce qui est arrivé est arrivé, et espérons qu’ils en tirent des enseignements », a-t-il ajouté, en rendant hommage aux médecins, « héros » de la soirée.
Pour l’attaquant Martin Braithwaite, « nous aurions aimé avoir une troisième option ». Reprendre le match, « n’était pas un souhait, mais la moins mauvaise des options » proposées, a-t-il insisté.
Le contexte du stress
Cette situation est bien évidemment exceptionnelle ... mais pas si rare que cela sur les terrains de football ou de rugby. Il revient aux "cadres" de l'équipe ou aux managers de prendre des décisions souvent lourdes de conséquences et bien souvent sous le coup d'une émotion forte.
Dans le cas présent décision fut prise après que les joueurs se soient assurés de la santé de leur coéquipier, de poursuivre le match. Mais était-ce réellement pertinent de le leur demander ? Etaient-ils en mesure de la prendre ? L'alternative qui leur était proposée (rejouer le lendemain) était -elle pertinente ?
On pourrait trouver le parallèle avec cet évènement sportif quelque peu osé, mais regardons la situation post COVID de retour “à la vie d’après”.
On sait que 48% des managers sont en détresse psychologique et que 48% des collaborateurs (Opinion Way pour Empreinte Humaine 03/2021 ) estiment que la première vague de la crise a amplifié leur niveau de stress. Alors pour la rentrée le programme promet d'etre chargé pour les managers qui devront gérer les appréhensions individuelles – temps de transport, open space, bruit, craintes sanitaires, etc tout en bâtissant des scenarii (un jour, deux jours, trois jours sur site ) aussi variés que les réponses possibles.
Les 4 enjeux de la gestion du stress
Il reste un peu de temps encore avant la rentrée pour accompagner vos managers dans ce qui sera à ne pas manquer le facteur de stress principal auquel ils seront confrontés ; et donc répondre aux 4 enjeux principaux :
- Identifier les différentes situations de stress dans la pratique professionnelle des managers
- Leur faire prendre conscience (chaque individu perçoit et vit le stress de façon différente) et exprimer les facteurs personnels de stress dans cette situation de rentrée
- Mettre en place des mesures de prévention du stress
- Acquérir des techniques de régulation du stress et savoir se ressourcer
Il est important que chacun trouve ses propres méthodes, les mette en pratique et puisse compter sur une communauté ouverte et bienveillante de collègues qui parlent un langage commun. Apprendre à gérer le stress nécessitera inévitablement une meilleure connaissance de soi conduisant à des pratiques d'ancrage.
Le programme de gestion du stress
Nous avons chez Changers développé une approche en 3 Temps :
- Sensibilisation et connaissance de soi : Auto Diagnostic individualisé en amont
- Acquisition de pratiques : Atelier de partages et de mise en pratique
- Ancrages : Un calendrier de REX suivis